Je ne sais pas vraiment à quoi je m’attendais.
Sûrement pas, en tous cas, à autant de sincérité.
A si peu de gêne, à autant de vérité.
Je me doutais bien que si A. ne faisait absolument jamais ses devoirs, s’il ne s’entraînait jamais, comme les autres, le soir, à relire les syllabes, les mots et les phrases qu’on avait déchiffrés ensemble pendant la journée, c’était que quelque chose ne tournait pas forcément rond, à la maison.
Je savais que Maman était seule.
Que des petits frères et sœurs, A. en avait quelques uns.
Dont un qui vient tout juste d’arriver.
Je savais que c’était dur, pour elle.
Mais je pensais aussi qu’il s’en fichait un peu, A., de ce que la maîtresse lui demandait.
Je pensais peut-être qu’elle aussi, elle s’en moquait.
Je me trompais.
[...]
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