Un soutien d'une maman...

alain lagarde soutiens …

21 janv. 2019

Bonjour,
Je ne travaille pas pour l'EN, je suis juste une maman. Je ne connais pas vos salaires, vos conditions de travail, vos avantages ou pertes d'avantages que vous subissez. Ce que je sais c'est que je suis une maman d'un ado qui à la chance d'être dans un collège sans grosses difficultés d'intégration et d'apprentissage, où la prise en charge pédagogique semble être de rigueur pour aider les collégiens.
Ce que je sais c'est que mon enfant a des enseignants qui ne prennent aucune pause pour rester dans leur classe et aider les enfants qui n'ont pas pu comprendre la leçon ou l'exercice parce qu'en classe ils sont 32. Ce que je sais c'est que les profs demandent aux enfants d'amener du matériel pour travailler en classe parce que le collège n'a pas le budget pour le payer à tous. Ce que je sais c'est que les profs de mon fils n'hésites pas à accepter des rendez-vous après 19h avec un parent pour parler de leur enfant. Ce que j'ai vu quand mon enfant était à l'école primaire c'est qu'un instit doit se battre pour récolter des fonds pour prendre en charge les enfants. Ce que j'ai vu dans cette école primaire c'est que l'Education Nationale demande aux enseignants de palier au remplacement des collègues malades, voire pire aux absences des enseignants qui font des formations pour mieux pratiquer leur métier. Ce que j'y ai vu ce sont des parents qui justifient leur incompétence éducative en reprochant aux enseignants de ne pas éduquer leur enfants, des parents qui insultent des enseignants pour expliquer que si leurs enfants les insulte en classe c'est de leur faute. Ce que j'ai vu ce sont des enseignants qui se battent contre les institutions républicaines pour avoir des livres dans leur classe le jour de la rentrée. Ce que j'ai vu c'est que l'Education Nationale impose des nouvelles directives sans se soucier si elles sont réalisables.
Je croyais bêtement que comme moi, mon enfant serait pris en charge par l'éducation Nationale dans des conditions simples: aller à l'école pour apprendre notre histoire, comment parler, écrire, compter, comprendre les fonctionnement de la nature, de la chimie, apprendre à communiquer avec des étrangers, apprendre ce que sont nos institutions et à quoi elles servent.
Mon enfant à la chance outrageuse d'être entouré depuis sa première année de scolarisation de personnels de l'éducation nationale qui croient en leur métiers et se donnent corps et âmes pour leur élèves. Et malgré cela je me plains, du nombre d'élèves par classe, de l'argent que je dois débourser, de la vétusté des locaux. Je suis travailleur social et je me bats tous les jours pour l'intégration en milieu ordinaire des personnes (enfants comme adultes) en milieu ordinaire pour que le regard change. Mais comment intégrer un enfant ayant un trouble physique, mental, psychologique ou comportemental dans des classes de 32 enfants sans matériel ni personnel, sans mettre en péril l'apprentissage et l'évolution d'enfants considérés comme "normaux" par un système institutionnel qui ne semble que vouloir imposer des bonnes idées sans donner de moyens d'y arriver. Malgré la chance qu'a mon enfant depuis ses 3 ans, j'ai peur pour lui, peur que les enseignants finissent par être démoralisés, fatigués de tout ce qu'ils doivent faire pour faire leurs métiers tout simplement.
Tout ce laïus pour dire merci à tous les enseignants que mon enfant à pu croiser dans son parcours d'élèves depuis la 1ère année de maternelle. Tout ce laïus pour dire que je ne sais pas combien vous gagnez, mais ce ne sera jamais assez considérant la tâche que vous avez à accomplir.
Ce groupe ne me rassure pas, il me conforte même dans ma peur pour l'avenir de nos enfants. Je suis juste une maman qui vous soutient et est prête à me battre à vos côtés.

( Source image illustration : Pixabay )