Riposte ?
02 févr. 2019Lu avec beaucoup d'attention le livre de Philippe Meirieu : La Riposte ...
Cet article de l'Humanité le présente :
« Une école préfigure toujours un
projet de société »
L’Humanité – 18 janvier 2019
Souvent représenté comme un des chefs de file des pédagogues, plus souvent encore caricaturé comme pédagogiste, Philippe Meirieu a été professeur de philosophie, instituteur puis responsable d’un collège expérimental, avant d’étudier la pédagogie de groupe et différenciée au sein d’un laboratoire de pédagogie expérimentale. Universitaire en sciences de l’éducation, il a dirigé l’Institut national de la recherche pédagogique. En politique il a été engagé au PS puis à Europe Ecologie-Les Verts.
Dix ans après Le devoir de résister récemment réédité, qui s’en prenait déjà au retour aux bonnes vieilles méthodes, vous publiez La riposte…
À qui entendez-vous riposter ?
Au fatalisme et au simplisme en matière éducative. Le fatalisme qui a pu prendre, un temps,le visage de la « psychologie des dons » en expliquant qu’il y avait les enfants prédestinés à la réussite et les autres , parfois le visage d’un « sociologisme » déterministe en laissant entendre que les difficultés sociales étaient insurmontables et que les enseignants ne pouvaient que se désespérer en contemplant la reproduction des inégalités et qui, aujourd’hui, prend la forme d’un libéralisme technocratique auquel il n’y aurait pas d’alternative : le service public qui s’efforçait de garantir, grâce à l’effort de l’État et au soutien de la Nation, un droit à l’éducation pour toutes et tous,serait définitivement condamné, voué à être remplacé par une multitude de « services au public », mis en concurrence les uns avec les autres, répondant à la diversité des aspirations idéologiques et claniques de groupes sociaux désormais condamnés à s’ignorer les uns les autres.
Et puis, je dois dire que je suis exaspéré par l’avalanche de solutions simplistes et de remèdes-miracles qui dévale depuis quelques mois sur l’éducation et l’école : cela va de la « méthode de Singapour » censée résoudre miraculeusement tous les problèmes d’apprentissage en mathématiques, au « retour » de la méthode syllabique qui permettrait d’apprendre à lire et à comprendre ce qu’on lit de manière quasiment mécanique, jusqu’au merchandising autour de la « Méthode Montessori » qui réconcilierait l’acquisition des « fondamentaux » et celle de l’autonomie ou au matraquage sur les neurosciences qui nous livreraient enfin la clé universelle de l’enseignement.
Et je ne dis rien de cette profusion invraisemblable des « outils de développement personnel » recyclés en éducation, dans les classes et pour les parents, de la « méditation de pleine conscience » à la « psychologie positive » !
Tout cela renvoie, d’ailleurs, une question de société : quand la lutte quotidienne pour une vie décente et la mise en concurrence systématique entre les personnes provoquent autant de souffrances et de blessures, tant que l’on ne veut pas s’attaquer au mal profond, on se contente (et l’on fait du profit avec cela !) de mettre sur le marché des pansements individuels pour rendre la situation à peu près tolérable.
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lire l'article complet : https://www.meirieu.com/LIVRES/la_riposte_lhumanite.pdf
À lire également cet article du Café Pédagogique:
Vous publiez une "Riposte" aux "miroirs aux alouettes". Les miroirs aux alouettes on les lit tous les jours. Ce sont à la fois les anti-pédagos et ce que vous appelez les "hyper-pedagos", une variété plus nouvelle. Comment expliquer le succès de leurs thèses qui semblent pourtant très fragiles ?
J’ai le sentiment que nous assistons aujourd’hui à une sorte de « cristallisation idéologique », une configuration particulière de convergences et d’alliances qui méritent d’être comprises, tant à la lumière de l’histoire qu’à celle de l’examen des principaux enjeux éducatifs contemporains. Il y a, en effet, quelque chose d’étonnant à voir, simultanément et souvent plébiscitées par les mêmes médias, la montée en charge d’une gestion autoritariste et technocratique du système scolaire à travers la nostalgie des « bonnes vieilles méthodes » et l’hégémonie de l’évaluation – et d’une injonction systématique au « respect de l’enfant » - à travers la séduction qu’exerce, par exemple, la psychologie et la pédagogie « positives ». Comme il est étonnant de voir se développer, tout à la fois, la référence à l’Éducation nouvelle (à travers l’image de Maria Montessori en particulier) et la mythologie des sempiternels « retours » : retour de l’autorité, de la dictée, de la méthode syllabique, du travail « sérieux » dans le strict respect des disciplines contre une interdisciplinarité qui serait condamnée à la superficialité, etc.
[…] Lire l'article complet:
Philippe Meirieu : L'heure de La Riposte
"Comment accepter la suffisance et le mépris de ceux qui , face aux difficultés éducatives d'aujourd'hui, tout en n'ayant que le mot "confiance" à la bouche, ne proposent comme grille de lectur...
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/08/29082018Article636711250818462828.aspx
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