C'est dire que la confiance est en fait un abandon conscient et volontaire du principe de précaution, l'acceptation d'un risque possible, voire probable...

Eveline Charmeux

Un article d'Eveline Charmeux particulièrement intéressant:

" Ecole de la confiance ou... confiance en l'école ?

Le mot "confiance", fait partie de l'ensemble des mots qui renvoient, non à des données de l'expérience concrète (objets, personnes, événements vécus), mais à des constructions abstraites de l'intelligence qu'on appelle des "notions". [...]

Or, ce mot vient de deux mots latins, l'un qui veut dire "ensemble", et l'autre qui désigne une croyance positive — optimiste, disent certains — en la compétence bienveillante de l'autre. Il désigne donc une relation positive, nécessairement réciproque, mais ne reposant pas sur des certitudes, puisqu'il s'agit d'une croyance.
C'est dire que la confiance est en fait un abandon conscient et volontaire du principe de précaution, l'acceptation d'un risque possible, voire probable... [...]

"L'ennui, c'est que toute communication, toute forme de relations humaines, économiques, sociales, etc., reposent sur la confiance, et une confiance réciproque, car la non réciprocité la détruit : on ne peut faire confiance à quelqu'un qui ne vous l'accorde pas. Précisons également qu'elle implique l'autonomie de l'autre : nulle possibilité de confiance pour des personnes qui ne seraient pas libres. C'est pourquoi, elle est indispensable en démocratie, dont l'équilibre repose sur elle.
Impossible donc de s'en passer. Et ce, sans compromis possible : il ne peut être question de mitiger, comme le font la plupart des gens, ministres compris, une miette de confiance, avec trois kilos de méfiance, sans la détruire totalement. En classe, par exemple, l'enseignant qui souhaite que ses élèves travaillent "en autonomie" et qui les surveille, détruit, par sa surveillance, l'autonomie recherchée : je ne suis pas autonome, si je suis surveillé.

Ajoutons enfin que la confiance ne saurait se décréter ; elle peut s'offrir à ceux dont on constate qu'ils la méritent ; mais la solliciter est chose perdue d'avance : chacun en a fait l'expérience un jour. [...]
Cette petite analyse aboutit donc, en ce qui nous concerne, au constat que la formule "L'École de la confiance" n'a effectivement aucun sens. Et ce, pour beaucoup de raisons, dont les premières se trouvent dans les vides de la formulation même : "Quelle confiance ? De qui ? Envers qui ? Pourquoi faire ?". Langue de bois à l'état pur.
Ou bien, l'école mérite qu'on ait confiance en elle ; ou bien elle ne le mérite pas.

[...]

Une politique qui donne des ordres aux enseignants n'obtiendra jamais aucune école digne de confiance : tout au plus sera-t-elle l'objet d'un accord — ou d'un violent désaccord — avec ce qui s'y passera. Mais cela n'a rien à voir avec la confiance.

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