Depuis quelques jours, on entend beaucoup parler des "Stylos rouges". Un mois après son apparition sur les réseaux sociaux, inspirée des Gilets jaunes, ce collectif compte plusieurs dizaines de milliers de suiveurs et suscite l’intérêt des médias. Les Stylos rouges parviendront-ils à porter et à dire une colère enseignante qui cherche comment se faire entendre ?
Stylos rouges, #PasDeVague, 800 000 feignasses, dindons
Sur la page Facebook des Stylos rouges, qui compte plus de 50 000 membres, la démarche est résolument participative : les débats battent leur plein, les sondages en ligne sont fréquents, les contributions nombreuses, la version finale du manifeste doit être validée par les membres avant d’être rendue publique. Les Stylos rouges veulent fédérer tous les métiers de l’école et toutes les écoles (primaire, secondaire, privé, public) et leur manifeste entend prendre en compte toutes les revendications actuelles des enseignants, du dégel du point d’indice à l’arrêt des suppressions de postes, de la limitation du nombre d’élèves par classe à une meilleure prise en compte des élèves à besoins spécifiques...
Pour le moment la mobilisation est virtuelle, le collectif réfléchit à un premier rassemblement physique, peut-être le 12 janvier. Les actions à mener restent modestes (envoi massif de courrier siglé, cartes de vœux au Président Macron qui a oublié les profs dans ses vœux aux français), dans le Nord certains membres du secondaire veulent mettre 20/20 à tous les élèves, mais pas d’initiative choc, l’heure est à la communication, l’idée est de se faire connaitre et de gagner l’opinion publique, notamment les parents d’élèves.
De fait, c’est bien sur cet aspect que tout risque de se jouer, pour les Stylos rouges : rallier le grand public, casser enfin ce plafond de verre qui enferme les mouvements enseignants dans l’entre-soi.
Source: Lucien Marboeuf